Lettre aux inévitables pétasses

Chères petites pétasses,

j’ai envie de vous rendre hommage pour tout ce que vous avez apporté à ma vie. Malheureusement, vous ne le saurez jamais puisque, d’une part, vous ne vous en êtes pas rendues compte, et d’autre part, vous ne lisez pas ce blog. Ah moins que si… et vous ne m’en auriez pas touché un mot?!? Les pétasses m’aiment pas complimenter ou que l’on complimente quelqu’un d’autre qu’elles. Ça leur fait trop mal. Les rares compliments émis par des pétasses qui ont pris éducation en option, sont toujours suivis par une pique acerbe lancée avec un sourire satisfait. Parce que la pétasse sait que pour mieux enfoncer ses victimes – toutes féminines, la pétasse ne supporte pas la concurrence -, elle doit en toutes circonstances passer pour la gentille et l’incomprise.

Prenons cette fille au teint aussi pâle que l’opinion qu’elle a d’elle-même, le soir quand elle enlève ses talons qui servent à la grandir aux yeux des autres. Cette fille doit être crevée d’avoir passé sa journée à cogiter aux piques à envoyer à celles qu’elle considère comme ses rivales. A moins qu’elles ne lui viennent naturellement!

Chères petites pétasses, seriez-vous méchantes en plus d’être envieuses, frustrées et angoissées que vos façades ne s’effritent? Quelle pression cela doit être de ne pas juste se contenter d’être sympa et naturelle! Franchement, je vous tire mon chapeau pour avoir le courage de continuer sur cette voie. En fait, c’est vous, les pétasses, que l’on devrait admirer. Les filles solaires, souriantes, drôles et intelligentes ont la vie trop facile par rapport à vous. Heureusement que vous êtes là pour les remettre à leur place! Vous voyez, pétasses, vous servez à quelque chose finalement. Vous n’excellez pas uniquement dans le papillonnage d’yeux à la Bambi et le tortillage de croupion devant les hommes. J’arrête les compliments. Vous chevilles vont gonfler et avec une jupe moulante, ce n’est pas élégant.

Parlons-en des hommes! Sans eux, vous n’êtes rien, vous n’existez pas. Du moins, c’est ce que vous pensez. Sans eux, personne ne vous plaindrait et ne goberait vos malheurs infligés injustement par le monde extérieur et les femmes en particulier. Personne ne vous prendrait pour une pauvre petite chose fragile. Car ce qui arrive à la pétasse, n’est jamais de la faute de la pétasse. Elle a la mémoire courte en ce qui ne la concerne pas directement et sélective dans le cas contraire. Elle a tendance à oublier qu’elle tire toujours la première et souvent dans le dos. Et ce, majoritairement en milieu professionnel, quand savonner la planche ou fricoter avec le chef – un homme encore – ne suffit pas.

Pétasses, pourquoi êtes-vous ainsi? Vous-mêmes ne le savez pas. Vous êtes trop occupées à masquer vos failles pour vous poser les bonnes questions. La pétasse ne remue pas le couteau dans une plaie (uniquement si c’est la sienne). La pétasse préfère coller un joli sparadrap en strass dessus et blesser les autres pour oublier où elle a mal. Mais quand la pétasse n’arrive pas à blesser et qu’elle n’en a pas les moyens intellectuels, elle essaye de faire douter ses rivales pour les rendre aussi pâles qu’elle. (Elles font parle avec les hommes qui partagent leurs vies). Pour vous sentir moins seules? Car même entre-elles, les pétasses ne se dévoilent pas. Elles savent très bien de quoi elles sont capables quand elles ne pactisent pas autour d’une cible commune. Un peu comme une meute de hyènes, elles gloussent en débitant des saloperies sur leur victime. Cela vous rassure d’avoir l’illusion de ne pas être seules. Vous supportez aussi mal la solitude que la critique.

En fin de compte, pétasses, vous avez besoin d’amour. Mais étant des animaux à sang froid, vous ne savez pas en donner pour en recevoir. Ce que vous donnez est aussi faux que vos chaussures en croco. Parce que – pour arriver à vous lever le matin – vous vous êtes persuadées que, comme c’est vous et que vous vous donnez tellement de mal pour paraître incontournables, tout vous est dû. Vous croyez aussi que parce que vous êtes géniales, vous pouvez tout faire avaler à tout le monde: la robe de grand créateur étiquetée d’une marque de grande distribution, le sac Vuitton acheté sur une plage en Italie et qui, parce que c’est le vôtre, n’est pas une contrefaçon; les larmes après que quelqu’un que vous avez poussé à bout vous ait dit vos quatre vérités, vos connaissances en parapsychologie et en médecine parallèles qui vous font passer pour quelqu’un d’honnête et de sensible, mais qui ne sont en fait que des alibis à vacheries… vous compléterez la liste.

Bref, les filles, mes chères petites pétasses, vous m’avez appris que c’était plus simple d’être moi. Car même si ce n’est pas simple d’être moi tous les jours, je ne ressens pas le besoin impérieux de me voiler la face ou d’avancer masquée pour mieux piétiner les autres. Mes chères petites pétasses, vous devez être bien mal dans vos escarpins. Souriez naturellement, faire la tête déforme les traits… déjà que vous avez du mal à vous regarder en face et que vous ne vous aimez guère.

Mes chères petites pétasses, merci! Sans vous, les filles bien ne sauraient pas qu’elles existent et que tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Comme disait Einstein, ce qui importe, ce n’est pas le succès, mais la valeur. Et souvenez-vous, on n’est riche que de ce que l’on donne.

Bien à vous !

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