A dada!

Samedi dernier, j’ai fait l’acquisition d’un vélo d’appartement. J’hésitais depuis des années et puis une offre irrésistible et des points en moins sur ma carte de fidélité plus tard, la boite était sur la banquette arrière d’Alba la bomba, ma petite Fiat Abarth Competizione blanche. J’avais passé le pas d’accepter d’avoir une chose moche et encombrante dans mon salon entre le piano de l’arrière grand-mère et ma table d’un designer scandinave d’avant qu’un semblant de design scandinave s’achète pour rien chez Casa ou H&M Home.

J’ai passé une bonne heure à assembler mon nouveau futur meilleur ami. Celui qui allait me permettre de garder la forme en regardant la télé. Au fur et à mesure que je vissais et raccordais les fils électriques, mon espoir en lui grandissait: j’allais pouvoir, grâce à lui, garder la cuisse ferme et les fesses hautes pendant quelques années encore.

Non pas que j’aie à souffrir des ravages du temps – beaucoup de filles bien plus jeunes ne peuvent pas en dire autant -, mais mieux vaut prévenir que guérir et n’essayons pas de cacher ce qui est évident, j’ai un peu trop d’endroits charnus, à mon goût. Donc, le vélo d’appartement noir et blanc – j’ai pris le plus sobre – allait devenir mon fidèle destrier dans ma lutte contre les kilos.

Enfin, pas le soir même… J’avais mal partout de m’être contorsionnée pour le monter. Le lendemain soir. Je procrastinais donc ma première séance de pédalage pour m’y atteler pleine d’entrain le lendemain. J’enfourchais l’animal en plastique et en métal, et, plein de fougue et d’allant, me mis à pédaler de toutes mes forces, comme pour gagner une échappée et là, Bim!, mon genou droit, celui qui est sensible, frappe contre le guidon.

La mousse qui l’entoure n’avait pas suffi à absorber le choc. Ça commençait plutôt mal entre nous! Je m’imaginais sur un majestueux frison, alors qu’en fait, j’étais sur un poney shetland, trop près du sol pour que mes pieds ne trainent pas à terre. Je me frottais le genoux avec de l’huile d’arnica en regardant le vélo. « Voilà ce qui arrive quand on achète de choses bon marché! », pensais-je. Un exemplaire plus cher m’aurait permis d’ajuster la hauteur du guidon.

Je décidais de recommencer le jour suivant. Doucement cette fois. Et en ayant légèrement descendu la selle. Et, oh miracle! Mon futur fidèle destrier pouvions partir à l’assaut des capitons et des bourrelets… un jour sur deux pour ménager ma monture.

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