Lutte intestine avec mon estomac

J’ai la crève. Une vraie crève. Pas un petit rhume de mec ou le nez qui coule parce qu’il fait froid dehors. Non, une crève avec de la fièvre, des nausées et des maux de tête. Un truc qui t’oblige à installer ton lit dans ta baignoire. Mon corps dort la journée, mais s’active la nuit. Surtout mon estomac! Je ne sais pas ce que je lui ai fait, mais il a l’air de m’en vouloir. Il rouspète, crie et remue. Quand je cherche à l’apaiser avec de la nourriture, il se ferme, boude. Il me rembarre pour tout sauf les mandarines et le fromage blanc.

Son sale caractère reprend vite le dessus. Il me blesse, me donne des coups de poignards, écartèle mes entrailles, me fait me plier en deux de douleur… Que t’ai-je donc fait mon vieux compagnon? Tu n’as jamais manqué d rien. Je t’ai toujours bien nourri et gardé au chaud. Tu me fais plus souffrir que mes ovaires!

Je n’ai jamais connu cela. Je me vide plus que je ne me remplis. Ce qui me laisse supposer que mon estomac jouit de complicités internes. L’intestin, ce grand con, et le colon, ce gros merdeux. Merci les gars! Vous devriez avoir honte de frapper la main qui vous nourrit et qui vous donne du travail. Bande d’ingrats! Vous mériteriez que je vous punisse en vous forçant à avaler des choux de Bruxelles et des huîtres. Ou que je vous fasse boire du Beaujolais nouveau. Vous avez du bol qu’il fasse un froid sibérien et que ma fièvre me fasse tourner la tête et me contraigne à rester au chaud sous ma couette. Sinon? Eh bien, j’aurais mis du gros rouge qui tache et des choux au menu.

« Walking Dead »

Au lieu de cela, je frissonne dans mes hautes chaussettes en laine, enroulée dans mon grand plaid en mohair. Trop fatiguée pour tressaillir devant les rôdeurs de « Walking Dead ». Je suis un peu comme eux en ce moment: mine grise, cernes noirs, vitesse de déplacement quasi nulle, cheveux en bataille… Trois jours sans maquillage, ni soins. Je sens ma peau tirer et s’assécher mais je n’arrive pas à me motiver à faire un gommage doux et un bon masque hydratant. Du coup, j’évite les miroirs et je bois beaucoup d’eau.

De toute manière, personne ne me voit à part mon vieil ours en peluche qui à déjà vu bien pire. Après autant d’année de vie de couple, on accepte les jours de tronche en biais de son partenaire. Est-ce que je lui reproche moi, de perdre ses poils et de se ratatiner? Hors de question que je me montre à qui que se soit d’autre. Bien malgré moi, j’ai refusé deux invitations qui d’ordinaire ne se refusent pas avec des hommes charmants autour d’un bon whisky.

Malgré tout, je ne perds pas le moral. Je positive: ce régime forcé et la fièvre vont peut-être me faire perdre quelques kilogrammes. Que je reprendrai aussitôt après, car je rêve déjà d’un burger géant dans une boîte en carton avec du coca (du vrai, pas du pour femmelettes!) dans un grand gobelet. Après avoir avalé cela goulûment, au moins on sait pourquoi on a mal à l’estomac. Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt? Voilà une bonne manière de me venger des trois traitres tout en me faisant plaisir! La vengeance est un plat qui se mange peut-être froid mais dans le cas qui m’occupe il sera surtout bien gras.

Je me sens déjà un peu mieux et mon estomac est soudainement muet. Sur ce, je vais me faire un masque.


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